17 eme etape: Terradillos de los templarios- Bercianos del real camino

17 eme etape: Terradillos de los templarios- Bercianos del real camino

Je reviens quelques instants sur la soirée de la veille car elle a son importance sur aujourd'hui!

Hier soir donc, je mange le menu du pèlerin à l'auberge ( c'est ça ou rien vu qu'il n y a pas l'ombre d'une tienda dans ce village de 60 habitants ou d'ailleurs il y a très peu d'ombre).

A ma table, Michel et Micheline naturellement et deux amis du camino, Pierra y Roberto , deux italiens. Il faudrait d ailleurs préciser: Pierra di Turini et Roberto di Arrezzo près de Florence. Je mets la discussion sur le thème de la cuisine en demandant d'abord à Pierra comment les italiens font pour faire un si bon café ( souvenir de mon passage à San Nicolas). J'ai droit a un quart  d'heure d'explications et un schéma sur mon carnet . Roberto conteste parfois , mais mollement: un consensus italo-italien semble se dégager :o)

Puis je pose la question des pâtes et Piedra me fait la liste des pâtes avec la liste des sauces qui conviennent avec chaque type de pâtes: pas question de mélanger comme chez nous!

Et je pose alors la question qui tue (apparemment): "comment faites vous les carbonara, vu que moi, je suis toujours déçu par celles que je fais!!!" Et là, une polémique drôle,  sympathique et passionnée ( italienne quoi!) s'engage  sur les carbonara. Polémique aussi sur les lardons ( à Florence, on met aussi des saucisses), sur les œufs ( à Turin, on ne met pour 5 personnes que 3 œufs complets et deux jaunes) etc etc.

Bref , une soirée sympa arrosée au vin de table local devant mes amis québécois très amusés de tant de passion pour la nourriture.

A la fin du repas, les deux se donnent un défi : l'un et l'autre vont faire un repas de pâtes à l'auberge paroissiale de Bercianos del  real camino, et on verra bien qui fera les meilleures. :o)

Du coup, le lendemain, même si j'aurais pu pousser un peu plus l'étape compte tenu de mon état physique général plutôt bon, je m'arrête à Bercianos vers 12h30  au bout de 24,5 kms de marche. Michel et Micheline décide de continuer. J'espère les revoir plus tard mais ce n'est pas sur car je compte prendre le bus pour éviter la zone industrielle et commerciale de Leon. Bercianos comme beaucoup de villages de la meseta est en partie  constitué de maisons en torchis de type médiéval ( l'adove), et ressemble à s'y méprendre à un village mexicain ou encore un village hopi ou navarro avec ses murs de brique en argile et paille au mieux. Pas étonnant que furent tournés tant de Western en Espagne !

L'auberge est en torchis mais l'intérieur est entièrement rénové avec du beau bois ( poutres, plancher etc) si ce n'est qu'il n y a qu'une douche et une toilette par sexe , ce qui est léger quand on est 50!

Par ailleurs, pour moi qui me suis débarrassé hier de mes punaises de lit, ce n est pas trop rassurant car c'est quand même assez rustique ici.

Arrive Roberto  qui se met immédiatement les pieds dans l'eau froide , et Piedra qui est déjà passé par la tienda locale et a constaté avec déception que s'il y avait bien quelquess pâtes ( des macaronis), on n'y trouvait en revanche que de l'emmental .

Du coup, si il y a contestation et polémique entre nos deux amis italiens en cuisine, en réalité, il  s'agit d une coopération devant le défi réellement proposé: comment faire des pâtes à la carbonara honorables pour 50 personnes , avec les aliments qui ne conviennent pas...

Et bien, au repas communautaire qui suit la messe, je peux dire: l'honneur est sauf! Car ce qu'ils ont réussi à faire, est très en dessus de ce que je fais dans de meilleures conditions ( deux pages de notes dans mon carnet).

Je finis la soirée avec Fred et Mina , un jeune français avec une couette et une jeune finlandaise, tous les deux sympas et très discrets ( je les ai vu beaucoup de fois depuis Roncevaux  avant de lier contact).