11 eme etape: Granon- Belorado- Villafranca Montes de Oca
Granon-Villafranca : 29 kms
Cela devait être une étape de 25.5 kms mais une erreur de calcul m'amène à 29 kilometres, ce qui réveille ma tendinitte ainsi que celle de Michel :o)
Le problème est que nous aimons tout deux la marche mais que la marche, elle ne nous aime pas!
Durant la journée, j'apprends en discutant avec mon compagnon de route qu'il travaille a HydroQuebec, c'est a dire la société qui fait travailler mon frère, informaticien indépendant au Canada. S'occupant de gestion, il est souvent confronté aux aléas du logiciel allemand SAP et c est justement celui dont s'occupe mon frère! Si cela se trouve, ils se sont déjà échangé des mails!
Le Village de Villafranca Montes de Oca mérite la palme du village le plus atroce du camino frances! Traversé par la N20 qui mène à Burgos, ce n'est qu'un flot interminable de voitures et de camions, que les enfants du village, qui n'ont guère d'occupations, s' amusent a faire klaxonner avec le geste du conducteur de train utilisant son sifflet ;o)
En plus, l'eau du refuge a un drôle de gout, le restaurant habitué à une clientèle de routiers regarde les pèlerins de travers et ne propose le menu du jour qu'a partir de 20h30,: vraiment pas pratique pour dormir tôt!
Le pèlerin, nomade, est parfois vu comme tous les nomades, c'est à dire une sorte de traîne-savate, un original, une forme de SDF. Évidemment, cette inversion des rôles fait réfléchir à son attitude dans la vie quotidienne.
J'arrive a la fin du puissant anti-inflammatoire Flector que m'avait fourni ma femme... Je me crème et sombre 2 heures 30 dans le sommeil avant même de passer à la douche!
La journée est froide et le soir, la fête du village dure jusqu'à 5 heures du matin: Un dos Tres, mille! Venga, Venga, Venga! durent longtemps dans la nuit.
Seul moment sympa, on s'organise une repas communautaire avec nos nourritures respectives: salade de tomate concombres et oignons pour moi, jambon , pain et petits gâteaux du dessert pour Micheline et Michel, vin pour Philippe, etc
Et au moins, on aura pas les loups des forêts des Montes de Oca qui effrayait Aymeri Picaud au moyen âge! C'était alors l'ultime épreuve entre la sauvage Navarre et l'accueillante
Castille. En s'enfonçant dans la forêt qu'on ne pouvait traverser que
de jour, le moine cassa la croûte à la fontaine de mojapàn, mouille-pain, qui existe toujours.